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Quels seront lespaiements de demain ?

Quels seront les paiements de demain ?

Alors que la digitalisation s’accélère à travers tous les secteurs, amplifiée par les changements d’habitudes des consommateurs et des entreprises, l’industrie des paiements entame un virage pour répondre à leurs attentes. Payer doit être facile, rapide, mais également sécurisé – et ce depuis n’importe endroit et n’importe quel support. Les nouveaux acteurs comme les Fintech se multiplient, en parallèle des banques classiques, et s’appuient sur les nouvelles technologies pour proposer des solutions toujours plus innovantes : paiement instantané, biométrie, wallets, intégrations aux logiciels des professionnels… L’enjeu est de séduire tout en construisant une Europe des paiements. Nous avons échangé avec Olivier Guiot, Directeur Offering et Grands Comptes chez Giesecke/Devrient, pour mieux comprendre les défis qui entourent les paiements de demain.

Faire de l’Europe un espace d’innovation bancaire

Plus que jamais, l’Europe doit innover afin de s’établir comme une entité de paiement souveraine, à l’instar de ses concurrents, les géants américains et chinois. Pour parvenir à cet objectif, la deuxième directive sur les services de paiement (DSP2) est entrée en application le 13 janvier 2018. Son but : étendre la régulation européenne à de nouveaux prestataires de services de paiements, encadrer le partage des données bancaires et renforcer les exigences en matière de sécurité pour les consommateurs.

Le lancement de l’Initiative européenne des paiements (EPI) constitue une autre étape majeure de ce plan. Ce projet interbancaire regroupe 31 établissements (parmi lesquels Banco Santander, le Crédit Agricole ou encore la Deutsche Bank) dans toute l’Europe et a pour ambition de créer un standard européen des paiements, unifié pour les consommateurs et les marchands. L’objectif est de créer un écosystème européen en quête permanente d’innovation, notamment à travers les paiements instantanés – et ce pour les marchés utilisant l’euro comme d’autres monnaies.

Quels sont les modes de paiement de demain ?

Le paiement sans contact est rentré dans les habitudes depuis plusieurs années,« et ce de plus en plus depuis la pandémie », nous rappelle Olivier Guiot. Il va continuer son évolution, notamment grâce à la biométrie : carte bleue lectrice d’empreinte digitale, reconnaissance vocale ou par ultrasons… Il revient aux entreprises de faciliter l’accès aux paiement à tous : notre expert assure que la reconnaissance vocale sera très appréciée par les personnes malvoyantes notamment, puisque « chacun préfère avoir la main sur ses paiements plutôt que de devoir faire confiance à un tiers. Les enjeux du paiement de demain, c’est aussi l’inclusion. »

En plus de faciliter et d’accélérer la transaction, la biométrie assure une sécurité renforcée. En parallèle, la biométrie comportementale se développe également : l’intelligence artificielle sera ainsi capable de prévoir et d’empêcher les fraudes en détectant des comportements anormaux (mot de passe tapé trop lentement ou hors des horaires habituels, par exemple).

Olivier Guiot nous explique que la sécurité va dans les deux sens et qu’un autre enjeu majeur est de pouvoir assurer la validation des paiements pour les commerçants : « le paiement ne doit pas être remis en cause ultérieurement à cause de problèmes d’authentification porteur par exemple. Pour moi, la sécurité est un postulat de base. »

Ces nouveaux moyens de paiement sont notamment accessibles via des wallets, des portefeuilles électroniques sur une application mobile qui permettent de payer aussi bien en ligne qu’auprès de commerçants physiques. Ces wallets ouvrent aussi la voie aux monnaies numériques, les tokens. Ils constituent un véritable atout pour les consommateurs, mais aussi pour les marques. Proposer ses propres wallets, c’est s’assurer de la qualité de l’expérience client et donc de la fidélisation du consommateur, tout en se démarquant de la concurrence. Pour l’instant, le marché asiatique est celui  qui profite le plus de ces wallets, avec 60 % des paiements effectués en Asie par wallet contre 26 % en Europe[1].

Mais ce chiffre est voué à rapidement évoluer grâce à l’ambition européenne de devenir un espace souverain d’innovation bancaire. Selon Olivier Guiot, une autre innovation sur laquelle les sociétés européennes peuvent se pencher est la « super app », un type d’application qui propose une grande variété de services de paiement et qui est déjà massivement adoptée par les consommateurs en Asie.

Un autre enjeu important repose dans le virement instantané, solution clé qui allie rapidité et fiabilité. De nombreuses banques, notamment en ligne, ont démocratisé ce moyen de paiement aussi avantageux pour les clients que pour les commerçants : paiement rapide en moins de 10 secondes, plafond élevé, service disponible 24h/24 et 7j/7. L’expérience est fluide et avantageuse pour les deux parties concernées.

Les logiciels de paie sont aussi des solutions intéressantes pour les entreprises, qui peuvent automatiser les tâches et gagner du temps. Par exemple, grâce à l’e-invoicing, la facture électronique, il est possible d’émettre et de recevoir une facture sous forme de données. Cette solution, qui deviendra obligatoire en 2026, aide à lutter contre les fraudes tout en accélérant les processus ralentis par le traitement des factures papier ou en format électronique.

[1] https://www.journaldunet.com/economie/finance/1510025-quel-avenir-pour-le-paiement-dans-les-prochaines-annees

Les enjeux de l’open banking

Obligatoire depuis 2018, l’open banking invite les banques à partager leurs données avec d’autres acteurs du secteur financier. Ces tiers peuvent ainsi utiliser ces données (avec consentement de la part des utilisateurs) pour continuer à innover et offrir des services toujours plus adaptés, donc une expérience client personnalisée. « Nous bénéficions énormément de l’open banking en tant qu’acteur du secteur de la finance, puisque les échanges de données sont beaucoup plus efficaces », confie Olivier Guiot. Cette révolution de l’open banking va de pair avec l’open finance, qui s’appuie sur les solutions proposées par des API. Ces intégrations permettent aux entreprises de générer de nouveaux revenus, tout en améliorant l’expérience client. Plus le paiement devient agréable et facile, plus le taux de conversion est élevé et moins les clients vont avoir tendance à abandonner une transaction en cours.

Le secteur de la finance est en constante évolution, mais l’open banking a contribué à accélérer les recherches et les innovations : l’avenir des moyens de paiement, c’est travailler ensemble pour offrir les meilleures solutions. Intelligence artificielle dans le secteur bancaire, biométrie… Le paiement de demain reposera sur un éventail de solutions, toutes sécurisées et personnalisées. Les processus seront plus efficaces grâce à la dématérialisation et l’automatisation, et la transparence sera au cœur de toutes les réflexions dans une Europe financièrement souveraine. Pour notre expert, un des mots clés autour des paiements de demain est la confiance : « Tous les acteurs du paiement sont extrêmement vigilants dans ce domaine là, parce que sans confiance, il n’y a pas d’utilisation. Il faut donc une alliance de technologie et de législation, pour que le moyen de paiement soit accepté. »