Pour améliorer leurs processus, les acteurs du secteur peuvent agir à plusieurs niveaux. D’une part, les entreprises peuvent optimiser leurs processus grâce à des outils mesurant leur empreinte carbone. Comme nous l’indique notre experte, c’est en identifiant la source des émissions de gaz à effet de serre à travers toute la supply chain qu’il est ensuite possible de les réduire : « La première étape est de mesurer les émissions de gaz à effet de serre pour cibler les sources d’émissions et ainsi déterminer les leviers d’action.
On peut déjà réfléchir à l’optimisation des tournées, et donc du kilométrage. On peut également penser à l’optimisation du taux de remplissage, ou encore au multimodal. En utilisant plusieurs modes de transport, on peut bénéficier des avantages de chacun par rapport à la décarbonisation. »
Par exemple, il est possible de réduire son empreinte carbone en groupant les expéditions et en optimisant les itinéraires de livraison. De telles stratégies contribuent à réduire la distance parcourue et donc la consommation de carburant, tout en limitant les émissions de gaz à effet de serre. Les expéditions ne sont d’ailleurs pas les seules à pouvoir être groupées (et ainsi répondre aux principes de l’économie circulaire) : pour rendre les entrepôts plus durables, il est possible de les diviser entre plusieurs entreprises et ainsi optimiser les dépenses énergétiques et l’espace utilisé.
Au niveau des déchets, les entreprises peuvent opter pour des emballages recyclables, adaptés à la taille de la commande. Cela revient à mettre en place les principes de l’internet physique, c’est-à-dire d’avoir des emballages uniformes, répondant aux nouvelles réglementations, et les rendant ainsi utilisables par tous pour optimiser les chargements. En effet, si aujourd’hui les consommateurs font de plus en plus le choix de produits éco-conçus, il est important que cette démarche se reflète dans l’emballage du produit : la durabilité est une affaire de cohérence.
Le choix de l’emballage est d’autant plus important que selon une étude du MIT[4], les emballages représenteraient jusqu’à 2/3 des émissions générées par l’industrie du e-commerce, en comptant leur production, approvisionnement, utilisation et fin de vie.
Cette cohérence doit aussi se ressentir dans la sélection des fournisseurs. En faisant le choix de fournisseurs se situant plus près de leurs entrepôts et qui proposent des produits plus responsables, les entreprises s’assurent de collaborer avec des partenaires partageant leur engagement en matière de durabilité. Enfin, il est également possible de compenser les émissions carbone qu’il est impossible de supprimer en finançant des projets à impacts positifs, conformes aux objectifs de développement durable de l’ONU.
[4] https://ctl.mit.edu/sites/default/files/library/public/Dimitri-Weideli-Environmental-Analysis-of-US-Online-Shopping_0.pdf