Depuis le 1er janvier 2022, le logo Triman est devenu obligatoire sur tous les emballages en France, pour inciter à mieux respecter les consignes de recyclage, mais aussi se tourner vers des produits privilégiant des emballages qui le sont. À plus grande échelle, le comité de l’Union européenne pour le label écologique (CUELE) a pour mission d’évaluer et de vérifier les produits qui se distinguent grâce à l’écolabel européen.
Il existe également des applications qui facilitent le quotidien, comme Yuka ou 60 millions de consommateurs. Il suffit de scanner un produit pour obtenir des informations sur sa composition, mais aussi découvrir des alternatives plus responsables. Ces applications sont intéressantes, car elles promettent au consommateur plus de transparence sur ce qu’ils achètent. Cela permet notamment de toucher une cible pour qui l’argument écologique est important, mais pas primordial comparé à la composition d’un produit par exemple. Pour cela, « il faut mobiliser d’autres arguments, notamment les bénéfices individuels : en quoi ce produit écologique peut être bénéfique pour le consommateur, pour sa santé, pour son bien-être. Car il achète un produit pour lui-même, et la question environnementale et sociale vient éventuellement en second. », indique notre experte.
Enfin, le BNPL (buy now pay later) est une solution qui permet de fractionner un paiement sur plusieurs échéances. Non seulement pratique, cela permet également aux consommateurs de se tourner vers des produits peut-être un peu plus onéreux, mais plus respectueux de l’environnement et qui durent dans le temps. Pour Sihem Dekhili, la notion de fair price devient alors primordiale : « Il y a une catégorie de consommateurs qui a des contraintes fortes en termes de pouvoir d’achat. Aujourd’hui, tout le monde est concerné par les pratiques responsables, mais il y a des catégories de produits écologiques qui sont relativement chers, et qui ne peuvent donc pas concerner tout le monde. C’est là où la notion de fair price est intéressante, c’est vraiment la notion de la justice liée au prix. » Car si beaucoup de consommateurs ne sont pas nécessairement contre l’idée de payer plus cher, il faut que ce prix soit justifié. « Il y a un enjeu autour de la transparence des prix. »
Les valeurs des consommateurs se ressentent dans leurs habitudes d’achat : les produits locaux, soucieux de l’environnement et du bien-être animal ont le vent en poupe, tout comme les nouvelles manières de voyager qui invitent, elles aussi, à mieux consommer. La demande est là, mais les entreprises ont également un rôle à jouer pour continuer de démocratiser ces pratiques vertueuses. Les mettre en place dès aujourd’hui, c’est prendre de l’avance sur les futures lois françaises comme européennes, et montrer que l’éco-responsabilité n’est pas qu’une question d’obligation.
Pour Sihem Dekhili, « les entreprises sont peut-être des acteurs aussi importants que les politiques, et peuvent avoir un impact très significatif à travers leurs choix. »