Rapides, simples et sans frontières : les nouveaux moyens de paiement lèvent les barrières économiques

Les nouveaux moyens de paiement lèvent les barrières économiques

La plateforme de paiement en ligne Stripe, collaborant avec Oney, a révélé le 17 mai 2025 à l’occasion de son Stripe Tour, comment les nouvelles technologies de paiement transforment les échanges économiques mondiaux, à l’image des lettres de change qui ont révolutionné le commerce médiéval.

Imaginez-vous que vous êtes un marchand de tissus florentin au Moyen-Âge“, lance Lena Maglo, Responsable Product Marketing France chez Stripe, pour introduire sa démonstration. Cette analogie historique n’est pas anodine : à l’instar des lettres de change qui ont permis aux marchands de s’affranchir du transport physique de l’or, les stablecoins et les paiements instantanés redéfinissent aujourd’hui les règles du commerce international. Or, l’enjeu est considérable. Selon Stripe, le volume de paiements transfrontaliers traité par la plateforme augmente de 40 % par an dans le monde et de 50 % en Europe. Pourtant, ces transactions coûtent encore “en moyenne 10 fois plus cher que les paiements domestiques“, souligne Lena Maglo.

La déferlante des paiements instantanés

Cent pays ont déjà développé des moyens de paiement en temps réel et leur adoption s’accélère. “On estime que d’ici 2028, un tiers des paiements électroniques réalisés dans le monde seront réalisés via ces moyens de paiement instantanés“, prédit l’experte. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : au Brésil, PIX est devenu le moyen de paiement dominant en seulement deux ans. Pour les marchands européens, l’impact est immédiat. Intégrer Twint en Suisse booste les conversions de 26 %, iDeal aux Pays-Bas de 39 %, et Blic en Pologne de 46%. “Partout où c’est possible, ajouter le moyen de paiement instantané local permet de faciliter le checkout et de booster les conversions“, résume Lena Maglo.

Les stablecoins, ce nouvel “avion à réaction” financier

Adrien Bouroud, Global Payment Partnership chez Stripe, compare les paiements instantanés à des “TGV nationaux” et les stablecoins à des “Avions à réaction” transcendant les frontières. L’usage explose dans certaines régions. Ces cryptomonnaies adossées à des devises stables traitent déjà presque 1 000 milliards de dollars chaque mois. En Turquie, confrontée à 40 % d’inflation, l’équivalent de 4,3 % du PIB a été traité en stablecoins en mars dernier. Par ailleurs, Remote.com propose désormais à ses freelancers dans 60 pays d’être payés en USDC, les protégeant de l’inflation locale

Les défis de l’adoption

Malgré ces avancées, des obstacles demeurent. Pierre André, CEO de Wecasa, témoigne de la complexité, “Puisque chaque pays possède ses spécificités“. Pour les stablecoins, la protection client reste problématique. “Par définition, la blockchain est un réseau décentralisé, ce qui veut dire qu’une fois que les fonds sont partis, ils sont partis“, reconnaît Adrien Bouroud.

Vers une infrastructure financière globale

La solution pourrait venir de l’interopérabilité. Wero, le portefeuille numérique pan-européen développé par EPI, vise à créer “Une solution souveraine européenne couvrant déjà 60% de l’ensemble des paiements de détail dans la zone euro”, explique Ludovic Francesconi, responsable stratégie chez EPI.

Finalement, penser que nous sommes à la veille d’un véritable bouleversement, il n’y a qu’un pas… qu’Adrien Bouroud n’hésite pas franchir. Une révolution qui rappelle étrangement celle des lettres de change florentines, 5 siècles plus tôt.